Avez-vous déjà entendu parler du métier d’éclairagiste? Quelle que soit la réponse, vous devez connaître l’un des pionniers de l’éclairage architectural moderne, Richard Kelly.
Richard Kelly, éclairagiste américain (1910-1977) était certainement en avance sur son temps. À l’âge de 25 ans seulement, il a mis au point sa propre pratique de l’éclairage avant même d’entrer à l’école d’architecture de Yale, où il a obtenu son diplôme en 1944.
Au cours de ses quarante années de carrière, il a collaboré à plus de 300 projets avec de nombreux architectes de renom tels que Philips Jhonson, EEro Saarinen ou Louis Kahn, et a élaboré d’innombrables projets d’éclairage dont certains des plus emblématiques du XXe siècle, tels que la Glass House, le Seagram Building, le General Motors Technical Center et le Kimbell Art Museum.
«La sensation de lumière et d’illumination commence par l’imagination visuelle, tout comme le point pense dans la création d’une aquarelle; on imagine d’abord les zones les plus importantes; ensuite, on ajoute des bains de couleurs dégradés de différentes luminosités, puis le jeu de lumière dans les détails donne de la clarté à l’idée et attire notre regard.»
Les trois concepts de la théorie de la lumière de Kelly
Richard Kelly était capable de voir au-delà de la lumière, il était capable d’interpréter la lumière, la nature et l’architecture et de développer une infinité de sensations à travers l’éclairage de différents espaces. Il a utilisé ses connaissances en matière d’éclairage scénique pour transférer cette «magie» aux projets d’éclairage architecturaux, qui, a priori, étaient toujours élaborés selon des principes techniques.
Aujourd’hui, les trois concepts sur lesquels Richard Kelly a basé son travail continuent d’être utilisés et appliqués dans de nombreux projets d’éclairage : « Focal glow, Play of brilliants y Ambient luminescence » (brillance focale, jeu de brillance et luminescence ambiante).
«Focal glow, c’est le feu de camp classique, la suite d’une estrade moderne; c’est l’étang de lumière sur votre chaise de lecture préférée; le puits de lumière du soleil qui réchauffe l’extrémité lointaine d’une vallée; la lumière d’une bougie sur un visage ou l’éclair d’une lampe de poche…»
Le concept de « Focal Glow » est ce que l’on appelle habituellement la lumière d’accentuation, cette lumière qui permet de mettre en valeur les éléments que l’on considère comme les plus importants ou qui jouent un rôle fondamental dans le scénario visuel d’un projet.
«Ambient luminescence, c’est la lumière ininterrompue d’un matin de neige à la campagne, le brouillard lumineux sur la mer, la brume crépusculaire sur une rivière où l’on ne distingue pas la rive, l’eau et la peau…».
La luminescence ambiante est l’éclairage vertical qui inonde les surfaces. Aujourd’hui, grâce aux nombreuses solutions d’éclairage linéaire (bandes de LED, par exemple), nous pouvons obtenir différents types de luminescence ambiante, en termes de design, d’intensité ou de température de couleur.
«Play of brilliants, c’est Times Square la nuit, une salle de bal du XVIIIe siècle avec un lustre de cristal aux multiples lanternes, c’est l’éclat du soleil dans une fontaine, la rosace de la cathédrale de Chartres… C’est le stimulus du nerf optique, du corps et de l’esprit ; il augmente l’appétit, éveille la curiosité, aiguise l’esprit et est distrayant et divertissant.»
Le jeu de brillances, c’est cette lumière dynamique. Grâce aux luminaires RGB, RGB+W, RGB+CCT, ainsi qu’aux systèmes de contrôle et de réglages , nous pouvons arriver à transmettre des émotions, transformer des espaces en expériences ou transmettre des informations, des rythmes ou des couleurs.
En 1980 et après sa mort, il a été décidé d’honorer sa mémoire en créant la bourse Richard Kelly Memorial, aujourd’hui Richard Kelly Grant, destinée aux personnes de moins de 35 ans qui étudient ou travaillent dans le domaine de l’art et/ou de la science de l’éclairage aux États-Unis, au Canada ou au Mexique. L’objectif de cette bourse est de «reconnaître et d’encourager la pensée créative et l’activité dans l’utilisation de la lumière».
